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Visite d’échange association SAHI

Le samedi 11 juin dernier, une délégation de l’association SAHI menée par son Coordonnateur national ; a visité les locaux de l’entreprise SANDANDRANO et son centre de production d’eau potable (CPE).
En tant que maître d’ouvrage délégué du projet FA FI RANO, financé par le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) et dans sa quête de l’apprentissage et de la transmission continus pour une vie meilleure et le bien-être des communautés via notamment l’atteinte de l’ODD 6, l’association SAHI, en plus des recherches qu’elle effectue et projets qu’elle réalise, cherche à s’inspirer de la réussite des projets et/ou entreprises telles que SANDANDRANO. L’association SAHI œuvre en effet pour la démocratisation des services satisfaisants et suffisants en Eau, Assainissment et Hygiène dans ses zones d’intervention.
Elle s’aligne ainsi parfaitement à l’ODD 6 « garantir pour tous l’accès à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau ». SANDANDRANO qui incarne la réussite et le succès des opérateurs privés dans le marché de l’eau a beaucoup à apprendre à SAHI, qui apprend et découvre volontiers, dans le but de toujours s’améliorer ; tout en ayant à cœur d’également partager ses acquis au bout de 19 ans d’existence. C’est dans cet esprit-là que s’est donc inscrite la rencontre de samedi dernier. Le Directeur de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène de l’Amoron’i Mania y était également présent, à part les membres de l’association SAHI et ceux de Sandandrano.

L’équipe de SAHI et de SANDANDRANO dans les locaux de l’entreprise
Ont été abordés, lors de la rencontre : le caractère indispensable du Service technique de l’Eau de l’Assainissement et Hygiène (STEAH), la nécessité de connaître, comprendre et appliquer le Code de l’Eau, la Politique générale de l’Eau ;
l’importance d’un secteur EAH exempt de corruption et attractif en termes d’investissement du secteur privé ; le caractère indispensable d’un partenariat public-privé efficace et efficient, rendu possible grâce à la responsabilisation et le leadership de l’Etat, l’implication des bénéficiaires et le rôle de facilitateur de la société civile, l’entrepreneuriat auquel initier les gestionnaires des structures et des points d’eau, en plus des volets administratifs et juridiques.
En tant que maître d’ouvrage délégué du projet FAFIRANO, financé par l’UNICEF, l’association SAHI cherche à améliorer graduellement sa connaissance et sa compréhension de ces notions, pour pouvoir les appliquer et ainsi optimiser la mise en œuvre et l’impact du projet FAFIRANO, pour apporter sa contribution à l’atteinte du sixième Objectif de Développement Durable, #ODD6 : « Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une #gestiondurable des ressources en #eau ». C’est donc dans cette démarche d’apprentissage et d’échange mutuels que cette visite a été organisée.

Gérald RAZAFINJATO, ingénieur spécialisé en eau et Irène RAZAFINJATO, son épouse, juriste, propriétaires de l’entreprise SANDANDRANO et fers de lance de l’accès à l’EAH dans la commune d’Ambohijanaka
En effet, avec une vision ambitieuse à court terme, l’association SAHI doit bien assimiler ces notions et les intégrer et adapter à sa démarche. Les membres de l’association SAHI furent notamment interpellés par le caractère instable du STEAH dû à l’absence de continuité de l’Etat à Madagascar. Questionnement pertinent auquel le Directeur général de Sandandrano, M. Gérald RAZAFINJATO a répondu : « Comme son nom l’indique, le STEAH est avant tout, un service, donc une structure et non une personne.
Si la structure est bien mise en place sur des bases solides, elle perdurera au sein de la commune, avec ce que cela implique de passations et d’archivages des documents et dossiers importants. Même si le staff du maire change avec le régime, le STEAH en tant que service est toujours-là et fonctionnel. Cependant, il n’y a pas de standard en termes de STEAH, cela dépend de l’envergure de la commune et du contexte dans lequel elle se trouve ».
Ce dernier n’a pas manqué également de souligner le manque de vulgarisation du Code de l’Eau et de la Politique générale de l’Eau qui sont pourtant des textes de référence qui s’ils sont bien appliqués réguleront le marché du secteur EAH et le rendra non seulement plus prospère ; mais aussi plus attractif pour les investisseurs ; car le marché-notamment celui de l’Eau- est tout à fait rentable, s’il est bien régulé et il bénéficiera aussi bien aux opérateurs privés que les usagers qui voient leur santé et une vie meilleure se dessiner.

La visite a tout de suite commencé par des échanges entre passionnés et acteurs du secteur EAH, dans les locaux de SANDANDRANO
Suite à ces échanges animés, le groupe a ensuite rejoint le site de production de SANDANDRANO, pour une visite guidée des propriétaires des lieux. Cette visite sur terrain a été déterminante pour la compréhension des participants et a intensément suscité leur intérêt. Ils ont en effet pu constater de visu, pourquoi SANDANDRANO est une « success story ».
Premièrement, SANDANDRANO est devenu une success story grâce au duo de choc qui est à son origine, l’ingénieur et expert en eau et son épouse juriste, très calée en droit environnemental, et les lois afférentes au secteur WASH.
Ils décident d’améliorer, voire de changer la vie des habitants de la commune rurale d’Ambohijanaka en 2004 en capitalisant leurs acquis et obtiennent une subvention de la Banque mondiale pour donner de l’élan à leur projet, 18 ans plus tard, leur projet a changé la vie des habitants de cette commune en y apportant l’eau, donc la santé et le progrès. Mieux, leur projet a été mis à l’échelle, dans d’autres localités ; Ampefy, Ankaraobato, Foulpointe, Sabotsy Namehana, Sambaina et bientôt dans l’Amoron’i Mania.

Le Coordonnateur national de SAHI lors d’une séance de partage en pleine nature

Les membres de l’association SAHI attentifs et curieux lors de la visite guidée
Deuxièmement, le projet est une réussite, car outre l’aspect managérial et gouvernemental, l’aspect environnemental et technique d’un système collinaire a été parfaitement maîtrisé. Le couple et ses collaborateurs ont créé un lac artificiel et un barrage sur un bassin versant. Pour une potabilité optimale, cette eau est ensuite acheminée via les deux structures de filtrage : un filtrage chimique à base d’électrochlorateur alimenté à l’énergie solaire et un filtrage physique. Leur CPE produit jusqu’à 200m3 de volume d’eau potable par jour ; au grand bonheur des habitants de Sandandrano ! La gestion et la surveillance de cette structure est ensuite déléguée à un membre de la communauté qui sera rémunérée en tant qu’entrepreneur.

Le lac artificiel intégré dans un système collinaire, créé par Sandandrano,pour alimenter en eau potable la commune rurale d’Ambohijanaka

Une vue rapprochée du filtrage chimique à électrochlorateur alimenté à l’énergie solaire ; ingénieux et écologique !

Le filtrage physique, ayant visiblement beaucoup intéressé les membres de l’association SAHI
Maurice, qui gère et surveille le CPE Sandandrano, témoigne : « Cela a vraiment changé ma vie, car en plus d’avoir de l’eau potable, donc la santé, qui est la première des richesses, ma famille et moi avions de quoi vivre décemment ! ».

Maurice, devant sa masion, se sent investi dans la gestion déléguée du CPE, car il a conscience que l’accès à l’eau potable a amélioré sa vie et celle de sa communauté
A part cet aspect humain, qui reste le plus important, Sandandrano a aussi appliqué la Gestion intégrée des ressources en eau face au changement climatique. Dans son système, figure en effet : le reboisement systématique (d’autant plus qu’il se fait aussi bien avec les plus belles et durables espèces de bois de Madagascar, qu’avec des arbres fruitiers) essentiel pour nourrir le sol, retenir l’eau et donc pérenniser le bon fonctionnement du système, l’utilisation de l’énergie solaire, l’implication à part entière de la population locale, par la création d’activités génératrices de revenus. A l’instar de Jeannine (nom d’emprunt) qui a trouvé un emploi stable en devenant « jardinière/fleuriste » et technicienne de surface des lieux. Il s’agit, selon elle d’une position valorisante, car elle a l’impression de contribuer à soutenir une structure favorable à l’épanouissement et au bien-être de sa communauté, tout en subvenant à ses besoins.

Un plant de palissandre, datant du dernier reboisement de Sandandrano. Assurant une gestion intégrée des ressources en eau, Sandandrano reboise régulièrement, des espèces d’arbres favorisant la fertilité et la bonne santé du sol : palissandre, volomborona, « ambiaty », etc.
L’équipe de SAHI est sortie grandie de cette visite d’échanges. Elle en a reçu autant qu’elle a donné et ce fut également le cas pour l’équipe de Sandandrano. Les deux parties se sont convenues de se revoir assez vite, notamment autour d’un reboisement à Ambohijanaka. Le Coordonnateur national de SAHI en plus de remercier chaleureusement le Directeur de Sandandrano et son équipe, a exhorté les membres de SAHI a s’inspirer de ce qu’ils ont vu pour améliorer leur démarche dans leurs zones d’intervention respectives. Le directeur général de Sandandrano a quant à lui rappelé la nécessité de susciter et de faire perdurer le reflexe environnemental doublé de patriotisme chez les Malgaches dès leur plus jeune âge, qui combinés à la persévérance seront des précieux atouts pour développer un jour Madagascar, un développement auquel il croit.

Déjeuner et échanges conviviaux dans la nature, ayant notamment permis de soulever la caducité de certaines lois afférentes à l’assainissement et de relever également les manquements commis par les parties prenantes (Etat- Opérateur- Société civile)

Le manguier, planté par le Président de la Banque mondiale Christophe Prouvot en 2007, donne régulièrement des fruits savoureux

Cet arbre, le volomborona, endémique de Madagascar a séduit un Américain qui en a planté à Hawaï, car il a découvert que la variété locale et très prisée de café florissait extrêmement bien à son ombre.

Une variété d’oiseau « matory atoandro » (qui dort le jour) se prélassant nonchalamment sous un bois massif et endémique de Madagascar